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Informations de mai 2008 Un article de presse TRAIN PAU--CANFRANC. — La réouverture de la voie ferrée internationale motive les Français et les Espagnols
Sud Ouest Béarn le 30 mai 2008 L’idée de la voie antiautoroute En présentant hier à Bordeaux la réunion du groupe de travail qui rassemble les gouvernements français et espagnol, avec la Région Aquitaine et la Communauté autonome d’Aragon, sur la réouverture de la ligne ferroviaire Pau-Canfranc fermée après un accident en 1970, Alain Rousset a clairement expliqué une partie de ses motivations politiques. Il déclarait ainsi : « Nous pourrons rassurer les Verts sur le fait que l’autoroute Bordeaux--Pau ne deviendra pas une autoroute Bordeaux--Saragosse », faisant allusion à leurs arguments contre l’A 65 Langon--Pau. En prenant des initiatives publiques comme le débroussaillage cet hiver de la section Oloron--Bedous, prélude à sa réouverture aux voyageurs dès 2010, financée à 100 % par la Région, le président de l’Aquitaine entend démontrer sa volonté politique, pour faire pression sur l’État. Premier succès. La création de ce groupe de travail en octobre 2005 et sa première réunion le 16 janvier dernier ont obtenu un premier succès reconnu par le gouvernement espagnol, comme le disait Jean-Angel Mairal, directeur de cabinet du secrétaire d’État aux Infrastructures : « Hier, nous avons fait un pas de plus et nous sommes désormais convaincus de la volonté du gouvernement français, ce groupe de travail en est la preuve. » Dès le contrat de plan 2000-2006, la Région Aquitaine avait fait inscrire 250 millions de francs sur ce dossier, qui ont finalement été dépensés pour les pôles multimodaux et elle a récidivé pour 2007-2013 en faisant inscrire 35 millions d’euros aux contrats de projets. « Nous poursuivons un chemin que nous avons déjà commencé », renchérissait Simon Casas Mateo, directeur général des transports d’Aragon. La réouverture de l’itinéraire au gabarit européen avec une voie électrifiée a été chiffrée au total à 275 millions d’euros et devrait permettre d’y acheminer jusqu’à 3,6 millions de tonnes de fret et aussi 1 500 000 passagers par an, dont 150 000 pour le trafic international.
Le rapport d’activité d’un groupe de travail Groupe de travail quadripartite Réunion du 29 mai 2008 au Conseil Régional d’Aquitaine (Salle François-Mauriac — 3e étage) Participants — M. Alain ROUSSET, président du Conseil régional d’Aquitaine ; — M. Jean-Louis CARRÈRE, 1er vice-président du Conseil régional d’Aquitaine ; — M. Juan Angel MAIRAL LACOMA, directeur de cabinet du secrétaire d’État aux infrastructures et à la planification, ministère del Fomento (Espagne) ; — Mme Paloma IRIBAS FORCAT, conseillère technique au cabinet du secrétaire d’État aux infrastructures et à la planification, ministère del Fomento ; — M. Simon CASAS MATEO, directeur général des transports, Communauté autonome d’Aragon qui représente M. Alfonso VICENTE BARRA, ministre des travaux publics, de l’urbanisme et des transports, Communauté autonome d’Aragon ; — Mme Natalia BLAZQUEZ LARRAZ, directrice de la fondation Transpirenaica ; — M. Michel DUVETTE, directeur Régional de I’équipement, ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire ; — Mme Emmanuelle BAUDOIN, directrice générale adjointe du pôle équipement, Conseil régional d’Aquitaine ; — M. Daniel PROVINCE, directeur des infrastructures et transports, Conseil régional d’Aquitaine ; — M. Jacques COUTOU, directeur du GEIE. Dax-Vitoria, représente Réseau Ferré de France (RFF). Proposition d’ordre du Jour 10 h 00 — Accueil des participants et discours introductif par Alain Rousset, président du Conseil régional d’Aquitaine, puis démarrage des travaux du groupe quadripartite, composé de : M. Juan Angel Mairal Lacoma, M. Simon Mateo Casas qui représente M. Alfonso Vicente Barra, M. Michel Duvette. Avec la présence de M. Jacques Coutou, qui présentera les études d’avant-projets, réalisées, en 2003, par RFF pour la réouverture de la ligne côté français. 12 h 00 — Conférence de presse en présence d’Alain Rousset. 13 h 00 — Déjeuner dans les salons du Conseil régional d’Aquitaine en présence de M. Jean-Louis Carrère, vice-président. La réouverture de la ligne Pau--Canfranc--Saragosse : point sur le groupe de travail quadripartiteLe groupe de travail quadripartite a été créé suite à la décision prise le 17 octobre 2005, lors de la réunion à haut niveau entre la France et l’Espagne à laquelle les Régions étaient invitées. Cette décision était la suivante : « Il est proposé aux collectivités territoriales concernées de participer à l’évaluation du projet de nouvelle traversée ferroviaire des Pyrénées, dans une perspective de coopération interrégionale, au sein d’un groupe de travail auquel seront associés les deux ministères, compte tenu de leurs politiques ferroviaires respectives ». La première réunion s’est tenue le 16 janvier 2008 à Madrid, au Ministère des transports espagnol. Le secrétaire d’État aux transports, M. Victor Morlan, en présence de son directeur de cabinet du secrétaire d’État, M. Juan Angel Mairal Lacoma, avait accueilli les participants, le ministre des travaux publics, de l’urbanisme et des transports, M. Alfonso Vicente Barra, qui représentait la Communauté autonome d’Aragon, M. Michel Duvette, directeur régional de l’équipement, représentant l’État français ainsi qu’un représentant de la Région Aquitaine. Les réunions de ce groupe de travail se tiendront tour à tour dans les locaux de chaque membre. Ainsi il a été décidé que la deuxième réunion se teindrait au siège de la Région Aquitaine. Alain Rousset, président du Conseil régional, et Jean-Louis Carrère, 1er vice-président, y assisteront. Le but de ce groupe de travail est d’analyser les aspects techniques, fonctionnels et économiques du projet de réouverture. La première réunion a permis de prendre contact et d’exposer l’état d’avancement des études et travaux de chaque côté de la frontière. Il s’avère que les études et travaux avancent à la fois en France et en Espagne, notamment grâce au volontarisme de la Région Aquitaine qui va permettre de rouvrir la liaison jusqu’à Bedous tin 2010, à une trentaine de kilomètres de la frontière espagnole. Lors de cette deuxième réunion, M. Coutou, directeur du GEIE Dax-Vitoria, détaché par RFF et ancien chef de projet des études Pau--Canfranc, viendra exposer les résultats des études d’avant-projet, achevées en 2003. La réouverture de la ligne Pau--Canfranc--Saragosse : les enjeuxLa Région souhaite remettre en état la ligne ferroviaire Pau--Canfranc afin de rétablir une liaison internationale entre l’Aquitaine et l’Aragon, interrompue depuis 1970 suite à la destruction accidentelle d’un pont entre Bedous et Canfranc. Cette réouverture permettra de développer le fret ferroviaire et le trafic voyageur, aussi bien pour les liaisons locales que pour les déplacements internationaux de longue distance. Pour les voyageurs, le rétablissement de la ligne permettrait de relier directement par train Saragosse, 5e agglomération espagnole, qui se situe à mi-chemin entre 6 métropoles (Bordeaux, Toulouse, Barcelone, Valence, Madrid et Bilbao). La capitale aragonaise est en effet au cœur d’une région qui compte 20 millions de personnes. Les attraits touristiques du massif des Pyrénées devraient également induire des flux importants de voyageurs. Pour le fret, la ligne permet de transporter jusqu’à 3,2 M·t de fret par an, soit l’équivalent de ce qui transite aujourd’hui par le complexe d’Hendaye--lrun. Toutefois, l’ouverture de l’Y basque réduit le potentiel à 1,5 M·t. Le rétablissement de ce lien permettrait de créer un flux ferroviaire avec les plateformes logistiques de l’Aragon, qui seront en liaison directe avec le port de Valence, situé sur le méridien de Bordeaux. En particulier, elle permettra de desservir la plateforme logistique de Saragosse PLAZA, qui, avec ses 1300 ha, est l’enceinte logistique la plus étendue du continent européen. 1,5 million d’euros ont été investis dans ce projet et font de la capitale aragonaise un véritable carrefour des flux de transport. Il permettrait également de répondre à la demande de report modal des flux engendrés par l’industrie automobile, très présente en Aragon* (usine Opel à 15 km de Saragosse). Cette réouverture permettra en outre de « tester » l’intérêt d’un grand tunnel ferroviaire sous les Pyrénées pour un coût à la tonne transportée comparable à ceux de ce type de grand projet. _____ la réouverture de la ligne Pau--Canfranc--Saragosse : définition, avancement et aspects financiers (côté français)Définition et coût du projet global de réouverture Les travaux visent à obtenir une ligne mixte fret/voyageurs. Ils consistent principalement à remettre en état les tunnels et les ouvrages d’art, à refaire la voie unique pour permettre le passage de trains lourds, a électrifier à 25 kV et à installer une nouvelle signalisation. Ils sont estimés 245 millions d’euros (conditions économiques 2003) soit 275 millions (CE 2007) selon l’estimation du bureau d’études UK, missionné par la Région et qui a audité les études avant-projet. La SNCF avait estimé ces travaux dans une fourchette haute de 300 millions (CE 2003) correspondant a un surcoût de 20 %. Les avancées : régénération de Pau à Bedous, avec réouverture aux voyageurs de la section Oloron--Bedous en 2010. La Région a obtenu de l’État français l’inscription de la régénération de la voie et des ouvrages d’art de la section Pau--Oloron dans le CPER 2007-2013 pour 35 millions. Elle a demandé à RFF de profiter de ces travaux pour également régénérer la voie au-delà d’Oloron sur 25 km, ce qui permettra de prolonger le service Ter jusqu’à Bedous. Ce coût a été estimé à 30 millions. La réouverture des services voyageurs jusqu’à Bedous, qui se fera d’abord selon le mode thermique, est prévue pour 2010. L’exploitation redeviendra électrique, avec une exploitation en 25 kV, lorsque la ligne sera complètement réouverte jusqu’à Canfranc. Actuellement, les premiers travaux, d’un montant de 100 000 euros, consistant à débroussailler et nettoyer la ligne entre Oloron et Bedous, viennent de se terminer. En parallèle commencent les études d’avant-projet. La régénération de la voie de la section Pau--Oloron, estimée à 35 millions, est financée dans le cadre du CPER État-Région 2007-2013, avec 26,25 millions financé à parité entre l’État et la Région Aquitaine, et 8,75 millions apportés par RFF. La régénération de la voie de la section Oloron--Bedous, estimée à 30 millions, est financée à 100 % par la Région Aquitaine, qui finance au total 43 millions. Ce qu’il reste à faire Une fois régénérée la section Pau à Bedous, il reste à remettre en état la partie Bedous Canfranc (dont les ouvrages d’art ont été endommagés), remettre en service le tunnel du Somport, à installer des voies d’évitement, à remettre une signalisation et à installer l’électrification à 25 kV. Pour réaliser le projet complet sur la partie française, il resterait donc à financer 210 millions de travaux supplémentaires. Une solution pour étaler le financement consisterait à réaliser une première tranche minimale de travaux pour un trafic réduit à environ 1,5 M·t. Ce trafic correspond au maximum captable à l’ouverture de l’Y basque. La Région va demander, dans le cadre du groupe de travail franco-espagnol que soit déterminé par RFF le coût d’une première phase permettant de faire passer, dès 2013, 1,5 M·t de marchandises, soit une vingtaine de trains par jour, à l’horizon de l’ouverture de l’Y basque. La réouverture de la ligne Pau--Canfranc--Saragosse : aspects techniques (côté français).La liaison ferroviaire entre Pau et Saragosse fait 298 km de long. Partie française 93 km La ligne Pau--Canfranc est une ligne de montagne à voie unique de 93 km. Seule la section Pau--Oloron, longue de 36 km, est encore circulée avec 7 aller-retour Ter. Cette section, électrifiée en 1500 V, est en mauvais état. La régénération de la voie et des ouvrages d’art sera réalisée en 2010 dans le cadre du CPER 2007-2013. Elle sera prochainement déselectrifiée suite à la destruction d’une sous-station à Bidos (extension de l’usine Messier-Dowty). La section Oloron--Bedous, longue de 25 km, est fermée à la circulation depuis 1980. La Région a décidé de financer sa régénération qui se déroulera dans la continuité des travaux sur Pau--Oloron. Les premiers travaux, consistant à débroussailler et nettoyer la voie, ont débuté le 28 janvier et se sont terminés le 18 avril. Cette section sera rouverte aux circulations Ter en 2010. La section Bedous--Canfranc, longue de 32 km, est fermée depuis 1970. C’est une ligne qui comporte des rampes assez fortes de 44 pour 1000, nécessitant un renfort de traction pour les trains lourds de marchandises. Partie internationale Un tunnel de 8 km de long relie la France à l’Espagne. Il sert de tunnel de secours pour le tunnel routier du Sornport ouvert depuis 2003. En sortie du tunnel se trouve la gare de Canfranc, où était réalisé un transbordement obligatoire nécessité par la différence d’écartement des voies espagnoles. Cette gare, longue de 260 m, va être transformée en hôtel de luxe (230 chambres), les 12 hectares qui l’entourent faisant l’objet d’un programme immobilier avec résidences secondaires et commerces. 14 millions d’euros sont mobilisés pour cette opération L’ouverture de l’hôtel est prévue en 2010-2011. L’accueil des voyageurs sera alors déplacé dans une nouvelle gare. L’appel d’offres a d’ailleurs été lancé cette année.
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