< Retour accueil
Le serment de Bedous

Il faisait une journée encore plus radieuse à Bedous ce lundi 25 août, pour cette rencontre du président de la Région Aquitaine et le président du CRÉLOC. Alain Rousset se rendait à Saragosse pour représenter la Région à l'exposition. Plus que jamais la liaison entre Bordeaux et Saragosse, deux métropoles européennes très importantes, passait par Bedous et notre ligne internationale.

Pour être le plus objectif possible, sans être soupçonnés d'enthousiasme exagéré, laissons la presse nous relater les frais.

Article d'Odile Faure

relevé dans Sud Ouest

Juché sur un banc devant la gare d'Oloron-Sainte-Marie, Alain Rousset prend le micro tendu par les cheminots (lire par ailleurs). « Je fais le serment, ce matin, devant vous : je rouvrirai Pau-Canfranc si les électeurs me prêtent vie. Le plus beau témoignage d'affection pour la haute vallée, c'est de remettre le train », affirme celui qui n'a jamais caché son attachement à la vallée d'Aspe, et notamment Lescun, où il vient de passer quelques jours de vacances dans sa résidence secondaire. Après être parti en TER de la gare de Bordeaux à 9 h 20, le président du Conseil régional d'Aquitaine est ensuite monté dans un bus à Oloron, direction Bedous, comme sont obligés de le faire les voyageurs depuis 1970, date de la fermeture de la ligne ferroviaire qui reliait Pau à Canfranc, en Espagne.

30 millions pour Bedous. Quelque 25 kilomètres plus loin, dans la gare désaffectée de Bedous, le président socialiste se fait à nouveau emphatique. « En rouvrant la ligne, nous allons accéder au rêve enfoui. Aujourd'hui, tout ceci devient une réalité. » Il souhaite baptiser la ligne « Francisco de Goya », car « Goya est né à Saragosse et mort à Bordeaux ».
Pour Alain Cazenave-Piarrot, président du Créloc (Comité pour la réouverture de la ligne Oloron-Canfranc), avec la section Oloron-Bedous, « nous avons mis un pied dans le coin de la porte, mais il reste à mettre un coup d'épaule car, pour nous, l'objectif reste de relier Bordeaux à Saragosse. »
La Région Aquitaine financera seule les travaux de réouverture de la section Oloron-Bedous prévue fin 2010, soit 30 millions d'euros. Pour le reste, jusqu'à Canfranc, aucune enveloppe ni date ne sont programmées. Le président Rousset se montre cependant optimiste. « Les ouvrages d'art sont en bon état… Après le Grenelle de l'environnement, l'État se montrera peut-être plus sensible, l'Europe aussi. J'ai l'impression que le pari va être gagné. Nous allons faire en sorte que les études techniques soient faites. Avec beaucoup de si, on pourrait dire 2015 pour relier Canfranc ! »

Sauver cinq lignes régionales. Si la Région Aquitaine investit dans la partie aspoise, RFF en assure la réalisation dans la poursuite de ses travaux engagés entre Pau et Oloron (1) pour la régénération de la ligne. Une ligne menacée d'abandon au même titre que la liaison Bayonne--Saint-Jean-Pied-de-Port, Bergerac--Sarlat, Agen--Périgueux et la voie de ceinture de Bordeaux. La Région, engagée dans une politique volontariste du transport ferroviaire, a déjà fait inscrire 146 millions d'euros d'investissement dans le contrat de projets État-Région 2007-2013. Alain Rousset veut aller plus loin et souhaite lancer un plan rail de 500 millions d'euros pour sauver ces lignes secondaires menacées.

____
(1) RFF dépensera 35 millions entre Pau et Oloron, dont 13 apportés par la Région.

Quelques vues de la journée historique (le lundi 25 août 2008)

C’est dit : le Canfranc rouvrira !

Les cheminots attendent le train
Vers 11:00 h, devant la gare d'Oloron-Sainte-Marie, les cheminots se sont rassemblés pour faire part, tour à tour, de leur inquiétude sur la désélectrification de la ligne.

12:06 h, le train entre en gare
Arrivée du train spécial Pau--Oloron, avec à son bord le président Rousset, et notre président Alain Cazenave-Piarrot.

Notre président
C'est une illusion due à notre photographe François Rebillard si on a l'impression de voir que le président ACP est en train de quitter le train en marche...
Le quai de la gare
De nombreux passagers et personnalités débarquent pour entendre ce qui sera dit aujourd'hui ici. Ensuite ils se rendront à Bedous pour faire une longue halte avant de se rendre à l'exposition de Saragosse... dans des cars espagnols.
Le serment du président Rousset
Après avoir rassuré les cheminots sur la question de l'électrification future de la ligne, Alain Rousset s'engage dans le serment de travailler désormais à la réouverture totale de l'axe Bordeaux--Saragosse : la ligne Francisco de Goya.
Les présidents arrivent à Bedous
Bien sûr, en 2010 ils seraient arrivés en train, cette fois-ci encore, ce sera par la route.
Alain Rousset renouvelle « le serment de Bedous »
Sous les arcades de la mairie même, le président a renouvelé son serment. Il s'ensuivit, comme on s'en doutait, un chant magnifique à la gloire des Pyrénées, où sont nos amours... Oui, nos amours !... chantées notamment par les présidents et les maires Bernard Uthurry d'Oloron et Henri Bellegarde de Bedous.

200 cheminots en colère à Oloron-Sainte-Marie

L'arrivée d'Alain Rousset en gare d'Oloron-Sainte-Marie fut un peu houleuse. Environ 200 cheminots d'Aquitaine et de Midi-Pyrénées s'étaient rassemblés à l'appel de la CGT (SUD Rail s'y était joint). Ils soutiennent la réouverture de la ligne Pau-Canfranc mais contestent le choix fait par RFF de désélectrifier la ligne Pau-Oloron et de faire rouler des trains au diesel. « C'est un contresens historique eu égard au réchauffement climatique », a expliqué Éric Ferrères, du bureau national de la Fédération des transports CGT. La Région est accusée de laisser faire.
Jean-Louis Carrère, vice-président du Conseil régional, a affirmé qu'une lettre avait été envoyée à RFF afin qu'il étudie toutes les possibilités pour maintenir l'électricité malgré la mise hors service d'une sous-station, due à l'agrandissement de l'entreprise Messier à Bidos. « Le passage au diesel est une situation provisoire en attendant les 25 000 volts nécessaires pour le transport du fret jusqu'à Canfranc. ».

>> Voir la position du CRÉLOC.

Le court-circuit électrique
Le symbole fort de la désélectrification
Interruption de la sous-station de Bidos, le mardi 26 août 2008. Elle transformait le 63 000 volts de l'EDF en 1500 volts pour la caténaire. Une page de 80 ans d'histoire du rail vient de se tourner.
Le pantographe encore en contact
La Z2 arrive encore à Oloron grâce au courant électrique, comme le prescrivent les indications environnementales.
L'électricité permettra de sauvegarder le cadre de la ligne Pau--Oloron, puis Bedous.
Un environnement ferroviaire magnifique
Le viaduc de Las Hies, au sud-ouest de la ville de Gan.
La discrétion du rail
Ici, le tunnel de Belair, entre Gan et Buzy.
Le service des localités
Ici, la gare de Buzy.
La vie des campagnes
Ici, le train va entrer en gare d'Ogeu.

CRELOC, septembre 2008, opérateur site Chr. Lamaison