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L'arrivée du thermique sur Pau--Oloron

Ce 3 septembre, le ciel était plus couvert que pour le 25 août, mais l'essentiel était que la ligne ne se soit pas arrêtée et que les motrices thermiques, marchant au diesel que nous avons vu arriver en gare d'Oloron correspondent à un matériel acceptable.

Ce sont des trains de la série X 2200, c’est-à-dire un autorail actuellement en service pour les dessertes TER des lignes non électrifiées. Les 4 portes d'accès des voyageurs rappellent celles des voitures Corail. Les cabines de conduite sont situées en angle, ce qui constitue une particularité de ce matériel.

Pas de critique particulière, ce n'est pas du matériel vétuste, à peine dégradé par des tags, mais ce mal est une mode qui n'est pas encore trop répandue dans nos campagnes. Pour le moment, nous nous en tenons à notre prise de position vis-à-vis de la désélectrification.

Pour être le plus objectif possible, sans être soupçonnés de parti-pris, laissons le Sud Ouest nous relater les faits au moment du premier voyage.

PAU-OLORON. — Les moteurs diesel viennent d’être mis en service sur la ligne SNCF. Premières réactions des passagers

La voie diesel

:J.J.N.

12 h 08, le train express régional (TER) quitte la gare de Pau pour prendre la direction d’Oloron.

Sièges modernes, éclairage bien conçu, intérieur propre : le wagon est agréable. Mais quelques détails ne trompent pas. Comme ces vitres de séparation qui vibrent derrière quelques sièges, et surtout ce bruit, très caractéristique, qui accompagne le départ. Pets monotones et réguliers de l’échappement, tremblements des tôles… Pas de doute, le TER est équipé d’un diesel. Une impression accentuée par les surprenants souffles, sifflets et bruits de frottement qui accompagnent le départ du train sur les premiers kilomètres de voie.

Sans parler de l’insistant « tagadac… tagadac » provoqué par les roues au passage de chaque jointure de rail. Comme si l’on voulait souligner un peu plus encore le caractère rural de la ligne. Rien à voir avec le ronronnement des TER de la ligne Pau-Bordeaux.

« Polluant ». Tous ne l’apprécient pas. Ces jours derniers, 200 cheminots rassemblés à l’appel de la CGT et du syndicat Sud Rail ont investi la gare d’Oloron pour protester, devant Alain Rousset, le président du Conseil régional (l’institution qui gère les TER), contre l’abandon de la traction électrique au profit du thermique sur certaines lignes. « La situation est provisoire », ont expliqué des élus. Elle est rétrograde et polluante au moment où tout le monde cherche à lutter contre le réchauffement climatique, leur ont rétorqué les cheminots.

Les passagers, eux, n’ont pas la même verdeur de langage. Et mercredi, pour les premières heures de la mise en place de la traction diesel, peu d’entre eux semblaient même avoir remarqué le changement. À l’image de ces deux élèves du lycée professionnel de Gelos, qui ne trouvaient rien à redire au confort de la rame. Leur voisin, un habitant de Buzy, notant juste pour sa part « un peu plus de bruit. Comme si on revenait sur un train plus ancien. »

« RAS ». Par contre, l’intérêt de la ligne est souligné par beaucoup. Telle cette orthophoniste paloise qui a décidé de s’abonner. « Ce train-là, je vais le prendre une fois par semaine. C’est pratique. On peut emmener son vélo. Il y a un espace pour cela. Et ça ne met pas plus longtemps qu’un trajet en voiture ».

Le moteur diesel ? « Ce qui me gêne plus, c’est la pollution qu’il peut provoquer. Pour le reste, le wagon est confortable. Beaucoup plus qu’un train TER que j’ai pris à Bayonne, et à propos duquel je m’étais vraiment demandée où on était allé le chercher. »

Mêmes échos chez deux Oloronaises tout en sourires. « Tous les trains font du bruit. À part le TGV… Et celui-là, il est quand même bien pratique pour se rendre à Pau. Non, vraiment, rien à signaler. » « Si l’électricité est moins polluante que le diesel, autant l’utiliser », enchaînent deux Ch’timis venus faire du tourisme en Béarn. « Mais ce qui importe surtout, c’est qu’il y ait plus de trains partout, et des passages plus fréquents sur des petites lignes. À propos, elle ouvrira quand la Pau-Canfranc ? »

CRELOC, septembre 2008, opérateur site Chr. Lamaison