
Nous
ne baisserons
pas la garde… |
Le
16 octobre 2010,
le président
donne son rapport moral.
(Photo M. L.-L., Sud Ouest)
> Le rapport moral
> Le communiqué de presse
> Le rapport d’activités
Le rapport moral
Présenté par le président à l’Assemblée générale
du 16 octobre
2010
Excuses, pour l’absence de Michel Rodes,
en Suisse pour des raisons familiales et David Grosclaude,
conseiller régional, élu pour Europe Écologie lors des dernières
élections.
Remerciements
Il me faut, en tant que président, opérer
une toute une série de remerciements.
Tout d’abord auprès des membres du Bureau
qui travaillent avec constance pour mener notre combat. Action
d’autant plus méritoire que tous ont de nombreuses autres
activités. Il me faut enfin souligner l’exceptionnalité du
CRÉLOC dans le monde associatif : un site Internet qui
nous assure notoriété et réactivité (merci à Christian Lamaison,
notre webmestre), réunions mensuelles, courriels et coups
de téléphone quotidiens, gestion financière rigoureuse, lettre
semestrielle, synergie de tous les membres actifs. Un grand
merci à tous et particulièrement à notre secrétaire.
Je remercie monsieur Bernard Uthurry, maire
d’Oloron-Sainte-Marie, vice-président du Conseil régional
d’Aquitaine, chargé des infrastructures, d’honorer de sa présence
l’ouverture de nos travaux. Ses obligations d’élu ne lui permettent
pas de rester toute l’Assemblée générale durant, aussi vais-je
très rapidement présenter le rapport moral pour l’année écoulée.
Il vaut son pesant d’interpellation.
Je remercie monsieur Pascal Boniface, adjoint
au maire de Pau
à l’environnement et au développement durable, représentant
aujourd’hui, la première magistrate de la ville de Pau, d’être
venu participer à nos travaux.
Autres élus présents
Enfin remercions nos amis de la CREFCO qui
travaillent avec
nous en très
étroite collaboration,
au point que l’Assemblée générale du CRÉLOC est, quelque part,
celle de la CREFCO. Rares sont les associations du nord et
du sud des Pyrénées à fonctionner dans une aussi étroite symbiose.
Et dire que nous avons été oubliés dans l’annuaire des associations
que le journal la République
des Pyrénées a
publié à grand
renfort d’annonces !
In memoriam
Une association comme le CRÉLOC est à la fois
un groupe de copains et une chaîne de solidarité. Nous avons
perdu cette année, deux solides maillons de celle-ci. Il s’agit
d’Alain Cazal et de Pierre Despré.
Alain Cazal, vice-président du CRÉLOC, fut
un des premiers adhérents du comité. Il fut un des piliers
de l’ABAC et l’animateur passionné et passionnant de la revue Ferrovia
Midi. Par ailleurs
il avait été, professionnellement, un universitaire respecté
et très expert en hydrogéologie.
De Pierre Despré, trésorier adjoint du CRÉLOC,
nous savions bien qu’il avait eu une existence d’engagements
militants et qu’il faisait partie d’une association travaillant
au respect de la mémoire de Carl Einstein, militant antifasciste,
neveu du célèbre savant et qui finit tragiquement ses jours
en Béarn. Mais c’est le jour de ses obsèques que nous avons
appris qu’il fut un Résistant, un officier supérieur républicain
et un homme de conviction.
Chez ces deux Messieurs, on trouve beaucoup
de points communs : une profonde humanité, une grande
discrétion, l’exigence d’une vie d’engagement. Ils nous manquent,
comme nous manquent Yvon Arrigas et Gérard Balloup, disparus
l’an passé. Au revoir Alain Cazal, au revoir Pierre Despré.
Je demande à l’Assemblée d’honorer leur mémoire
par une minute de silence.
Actions et réflexions
Nous répétons à chaque Assemblée générale
que nous ne baisserons pas la garde tant que le train ne circulera
pas à nouveau en Aspe. L’an passé, même endroit, même date,
je lançais que le CRÉLOC, vivait une de ses dernières Assemblées
générales. Le RVB Pau--Oloron, la remise en service annoncée
pour début 2011 d’Oloron--Bedous, engageaient l’espoir que
rouvre enfin le dernier tronçon vers, ou depuis, Canfranc.
Depuis, patatras ! Oloron--Bedous est
remis en question à cause d’un surcoût dû à une directive
ministérielle, faisant obligation de supprimer tous les passages
à niveau pour chaque remise en service de ligne. Souvenez-vous !
Une série d’accidents à des passages à niveaux, a provoqué
de la part du bientôt ci-devant ministre des transports Dominique
Bussereau, une de ces réactions basées sur l’émotion, trop
fréquentes en France quand il s’agit de gérer le quotidien
politique. Pour Oloron--Bedous, c’est une ardoise de 40 millions
d’Euros supplémentaires qu’il faut aligner.
Dans un premier temps nous avons encaissé
le choc : Oloron--Bedous passait aux oubliettes. Le train
n’arrivera pas à Bedous, comme c’était prévu, promis, budgété.
Mais au CRÉLOC, nous sommes opiniâtres. Cet
enterrement aussi
soudain qu’arbitraire pour une risible question de passage
à niveau à supprimer, nous a mis la puce à l’oreille. Nous
avons donc demandé à un cabinet d’expertise ferroviaire, indépendant
et à la compétence reconnue, de mener, pour le compte du CRÉLOC,
donc moyennant finance, une « Analyse
de la problématique
des passages à niveau sur la ligne Oloron-Sainte-Marie--Canfranc ».
La voici ! Les résultats sont accablants qui montrent
de la part de
RFF un excès de zèle ravageur, pour torpiller, une fois encore,
la remise en service du Canfranc.
En onze pages d’analyse et vingt-trois pages
d’annexes, le rapport du cabinet Claraco sur la problématique
des passages à niveau entre Oloron et Bedous, démontre que,
je cite « La directive Bussereau n’est pas applicable
entre Canfranc et Bedous, à cause de la configuration topographique
contrainte et de la vitesse qui n’excédera pas 60 km/h ».
Je continue de citer « de Bedous à Oloron-Sainte-Marie
une vitesse limitée à 70 km/h au droit des quatre passages
à niveau relevés comme sensibles serait la seule contraint
à envisager ».
Je pose au nom du CRÉLOC, toute une série
de questionnements.
Le rapport du cabinet Claraco, démontre que
la réouverture Oloron--Bedous, étant budgétée, RFF a pris
« prétexte a posteriori » (à la page 3), d’une directive
ministérielle, pour remettre en cause un chantier déjà budgétisé.
Le rapport Claraco démontre que la directive
Bussereau n’a pas force de loi en France. Par ailleurs, elle
n’est reconnue ni par l’UE, ni par l’UIC.
Le même rapport, enfin, dénonce la position
« intellectuellement équivoque » de RFF qui a multiplié
les autorisations d’emprunt routier sur cette infrastructure,
le plus grave étant le dernier en date sur la déviation au
sud de Bedous, où sont aussi impliqués la DDE et le Conseil
général des Pyrénées-Atlantiques, qui met beaucoup d’argent
sur la route, sur le chemin de fer du Pays basque entre Bayonne
et Saint-Jean-Pied-de-Port, mais pas un sou sur le Canfranc.
Il ne faudrait pas que M. de Montvallier, directeur régional
de RFF, vienne nous raconter début 2009 « qu’il est devenu
amoureux de la ligne » et qu’il sabote en 2010, la remise
en service Oloron- Bedous !
Je remets solennellement un exemplaire de
ce rapport à monsieur le vice-président du Conseil régional
d’Aquitaine pour qu’il en prenne connaissance et le transmette
au président Rousset. Ce rapport est sur notre site Internet.
On peut le consulter, le diffuser et le citer ! Patrick
Marconi, notre vice-président chargé des questions techniques
nous en expliquera les grandes lignes.
Depuis cet été un puissant chantier se déroule
entre Pau et Oloron : c’est bien. Nous demandons qu’il
continue dans la foulée sur Bedous et, pourquoi pas, sur Canfranc.
C’est par cet appel que je termine le rapport moral de l’année
2009- 2010.
Le CRÉLOC continue ainsi
en 2009-2010 sa triple action de vigilance, de proposition,
de concertation avec tous les acteurs impliqués dans notre
combat. Remercions ceux qui œuvrent dans le bon sens, mais
comme « sans libertés de blâmer , il n’est pas d’éloge
flatteur » (Beaumarchais), n’hésitons pas à dénoncer
les opérations de torpillage.
Je vous remercie de votre attention.
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Alain Cazenave-Piarrot
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Communiqué de presse
Depuis l’AG précédente du 3 octobre 2009,
les événements
au CRÉLOC sont à l’image de la vie
de l’ombre et
du soleil.
Côté ombre
La suppression des passages à niveau (PN)
entre Oloron-Sainte-Marie et Bedous
Une directive ministérielle (dite circulaire
Bussereau) impose la suppression de tous les PN sur les tronçons
de ligne de chemin de fer rouverts au service des voyageurs.
Les PN fermés sont remplacés par des ponts routiers. Cette
exigence irrationnelle impacte fortement la réouverture en
termes de coût et de délai. Toutefois, des négociations ont
lieu entre la Région Aquitaine, Réseau Ferré de France et
le secrétariat d’État aux Transports pour assouplir la règle.
En effet, d’autres projets analogues sont bloqués, alors qu’ils
sont destinés à relier des villes d’importance : Carpentras--Sorgues,
Rouen--Évreux, Chartres--Orléans… Sous couvert du principe
de sécurité avancé par l’État, il faudrait — avec la
même logique — interdire tous les vols aériens !
Il convient de faire observer que l’on compte 18 000
PN sur le réseau ferroviaire français et que les accidents
qui s’y produisent (120 environ par an) sont dus à l’imprudence
des usagers de la route.
Les politiques
ferroviaires
Rappelons que, quarante ans après la fermeture
de la ligne côté français, la gare de Canfranc continue à
être desservie par des trains de voyageurs et de marchandises.
Toutefois, dans le cadre du plan de rigueur visant notamment
à diminuer les coûts d’entretien de ses lignes les moins fréquentées,
l’Espagne laisse craindre qu’elle puisse fermer le tronçon
de Jaca à Canfranc. On notera que son « Plan Extraordinaire
d’Infrastructures » lancé sous forme de concessions favorise
largement le développement du réseau TGV, au détriment du
réseau classique. En France, l’État laisse dans le flou le
financement des projets du réseau classique. À ce propos,
les Régions viennent de demander un rendez-vous au gouvernement
pour évoquer la baisse des ressources financières des collectivités
locales, pour éviter de briser la dynamique du développement
du service public ferroviaire régional.
Les
politiques autoroutières
Tout comme son réseau TGV, l’Espagne déploie
à grands pas son réseau autoroutier. Il faut savoir que ce
ne sont pas moins de trois autoroutes dont les chantiers convergent
actuellement vers Jaca : Saragoza--Jaca, Lerida--Jaca
et Pamplona--Jaca. À court terme, c’est une déferlante de
poids lourds qui va transformer la vallée d’Aspe en égout
à camions, d’autant que l’A 65 (Pau--Bordeaux) favorisera
l’attractivité du passage par le tunnel du Somport. Sauf à
préférer pollutions en nombre et accidents mortels, un seul
remède : mettre les marchandises de ces camions sur les
rails du Canfranc ! En France, alors que le Grenelle
de l’Environnement devait mettre un frein aux projets autoroutiers,
ce ne sont pas moins de 900 km d’autoroutes que vient
de dévoiler le SNIT (Schéma National des Infrastructures de
Transports).
Côté soleil
Le renouvellement de la voie ferrée entre
Pau et Oloron-Sainte-Marie
C’est un chantier de 35 M€ qui se déroule
actuellement entre ces 2 villes pour mettre en place une voie
ferrée non seulement entièrement neuve, mais encore apte à
supporter des trains de fret lourds et pouvant être re-électrifiée
avec du courant industriel (25 000 volts). C’est
une pénétrante d’excellent niveau qui est ainsi solidement
installée en direction du haut Béarn, première marche d’un
Canfranc moderne et efficace. De surcroît, la Région Aquitaine
a prévu de desservir la nouvelle voie béarnaise avec des autorails
récents, dont la climatisation et l’éclairage naturel seront
appréciés par les navetteurs de plus en plus nombreux entre
Pau et Oloron-Sainte-Marie.
L’engagement des villes* pour
la réouverture
rapide du Canfranc
En mai dernier, c’est la première fois depuis
quarante ans
en effet que
la France, l’Espagne,
l’Aquitaine et l’Aragon s’engagent à mener des études conjointes
pour le rétablissement du train entre Pau et Canfranc. « C’est
un moment important
pour nous tous.
Ce n’est pas
un combat nostalgique »
a commenté le
président de
la Région Aquitaine, Alain Rousset, qui distingue trois intérêts
majeurs dans la remise en service du Canfranc :
alternative au
trafic routier,
mise en valeur du patrimoine architectural
et écologique,
exploitation touristique.
(*) Les signataires : villes de Pau,
Saragosse, Canfranc,
Jaca, Huesca,
communautés de
communes de la
vallée d’Aspe, du piémont oloronais,
du pays de Lourdes,
des cantons d’Orthez
et de Lacq.
Le bon sens
Quatre leviers de bon sens (qui est la chose
du monde la mieux partagée) poussent le CRÉLOC à ne rien lâcher
sur la pertinence du Canfranc :
1. — L’économie : le Canfranc
est le trait d’union fondamental entre l’Aquitaine et l’Aragon,
tant pour les marchandises que pour les personnes, en termes
de travail comme en termes de loisirs.
2. — L’environnement : le
Canfranc est le symbole du transport ferroviaire durable,
garant de la protection de l’écosystème montagnard si fragile
de la vallée d’Aspe.
3. — La sécurité : le Canfranc
permettra de redonner à la RN 134 son rôle d’itinéraire
touristique désencombré des camions dangereux et polluants.
4. — Le patrimoine : le
Canfranc valorisera le travail des milliers d’ouvriers qui
ont accompli une œuvre digne de figurer au patrimoine de l’UNESCO.
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Rapport d’activités 2009-2010
L’Assemblée générale précédente a eu lieu
le 3 octobre 2009. Les réunions du Bureau se sont déroulées
tous les mois et demi environ.
Novembre 2009
— réunion avec la CREFCO à Sabiñanigo ;
— photos des travaux de débroussaillage,
de sondage et de topographie, entre Escot et Bedous ;
— participation au colloque sur les « Traversées
des Pyrénées » organisé par l’Université de Pau & des
pays de l’Adour ;
— courrier à la
CCI pour la relance du BTP en Béarn par le Canfranc.
Janvier 2010
— lettre à RFF pour défendre la desserte
TGV du Béarn par la relation directe Mont-de-Marsan--Pau
Mars 2010
— commémoration des 40 ans de la fermeture
du Canfranc, à Bedous, réunissant la presse française et aragonaise,
techniciens (Jürg Suter), économistes (Robert Claraco) et
élus du Conseil régional d’Aquitaine (Bernard Uthurry, David
Grosclaude).
Mai 2010
— au Palais Beaumont de Pau, exposition
« Canfranc, d’hier à demain » ; participation
du CRÉLOC au choix des documents et à leur mise en forme.
Juin 2010
— réunion avec Bernard Uthurry, maire
d’Oloron et premier
vice-président
du Conseil régional d’Aquitaine ;
— courrier à la
SNCF pour protéger les autorails contre les graffitis.
De Juin à Octobre 2010
— photos du chantier de RVB Pau--Oloron.
Juillet 2010
— commémoration
du 82e anniversaire
de l’inauguration
du Canfranc, à Canfranc, avec la CREFCO ;
— réunion avec
l’ingénierie SNCF pour la présentation du RVB Pau--Oloron.
Août 2010
— visite du chantier du RVB, organisée
par RFF.
Septembre 2010
— adhésion à CODE
Béarn, association
ayant pour but
d’offrir des alternatives au projet de nouvelle route entre
Pau et Oloron ;
— réunion avec
RFF.
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