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* * * Lu dans la presse * * *

Article de Sud Ouest du 15 février 2012

Compte rendu de la réunion publique à Oloron
sur le projet de réouverture Oloron--Bedous

Ligne Oloron-Bedous :
RFF informe les riverains

Environ 50 personnes ont écouté les explications de Réseau Ferré de France lundi 13 février 2012

« C’est un passage vers Canfranc », a rappelé Bernard Uthurry lundi soir en ouvrant la réunion organisée par Réseau Ferré de France (RFF) au sujet de la réouverture de la ligne ferroviaire Oloron--Bedous.

Une réunion qui concernait plus particulièrement les riverains d’un premier tronçon Oloron—Bidos--Gurmençon et qui a rassemblé une cinquantaine de personnes à la mairie d’Oloron. Premier vice-président chargé des infrastructures à la Région, Bernard Uthurry a rappelé que 105 millions d’euros avaient été alloués par vote par la Commission permanente du Conseil régional pour financer ce projet en totalité.

« Les études ont commencé au mois d’octobre », a souligné Pascal Petel, directeur régional adjoint de RFF. Cette ligne de 24,5 km entre Oloron et Bedous doit être apte à recevoir du fret dans quelques années, a-t-il précisé. Les études sont également faites dans la perspective d’une électrification à terme de cette ligne. »

 

Sur le plan de la circulation des trains, 4 allers-retours sont prévus entre Oloron et Bedous, plus deux allers-retours Oloron--Bidos où se trouve l’entreprise Messier. La voie étant unique, le train qui ira à Bedous assurera le retour.

28 ponts, 46 ouvrages hydrauliques, plus de 4 km de murs de soutènement, 7 tunnels pour une longueur totale de 1 300 m : ainsi se décline la partie technique de la ligne. « Elle comporte 27 passages à niveau. 7 seront supprimés, 16 resteront ouverts et seront automatisés, un autre sera remplacé par un passage à niveau piéton et deux seront dénivelés avec la création de ponts permettant de passer sur la voie ferrée », a présenté Gilles Normand, directeur d’opération délégué du cabinet Systra, maître d’ouvrage mandaté par la Région sur ce chantier. « Les études vont se poursuivre cette année, le dossier sera transmis à l’État pour qu’il amorce l’enquête publique qui se fera début 2013. Les travaux devraient démarrer fin 2013 pour une mise en service fin 2015 », a annoncé Pascal Petel, qui a parlé d’un coût de 122 millions d’euros.

Au cours de la discussion qui a suivi, la vitesse de la ligne a été abordée. Elle sera en général de 80, voire 90 km/h et permettra de relier Bedous à Pau en une heure.

« La SNCF nous a dit qu’il n’y aurait jamais de réouverture et quid des nuisances subies par les riverains ? » a demandé une dame. « Une étude d’impact sera présentée dans l’étude publique », lui a répondu Pascal Petel. « La SNCF n’a jamais fermé cette ligne administrativement, je la vois mal dire qu’elle ne rouvrira jamais », a ajouté Bernard Uthurry.

Le plus virulent a été Georges Manaut, propriétaire d’une maison de garde-barrière à Gurmençon et farouche opposant dès le départ. « C’est un projet loufoque, ni économique, ni écologique. C’est de l’enfumage ! » s’est-il exclamé. « Le bus Oloron--Canfranc ne transporte que 4 passagers et il consomme 3 fois moins de gas-oil que les locomotives de ce train », a-t-il dénoncé.

Bernard Uthurry lui a rétorqué qu’une entreprise de 800 personnes située sur cette voie allait investir 50 M€ (Messier, nos éditions précédentes) et fixer ces emplois. Quant aux aides de l’Europe, elles aussi mises en doute par la riveraine précitée, Frédéric Tobler, chef de la mission grands projets au Conseil régional, a annoncé que le financement de la moitié des études venait d’être accepté par l’Europe.

122 ou 105 millions d’euros ?

L’accès aux personnes à mobilité réduite, notamment à des wagons plus hauts que les quais a été abordé. « En plus du conducteur, il y aura un accompagnateur dans les trains », a avancé Gilles Normand.

Pour André Paillas, maire de Bidos, la sécurité des riverains prime. L’assurance que dans les parties urbanisées la voie serait grillagée lui a été donnée.

Pierre Hourticq, du comité des riverains de la RN 134 à Gurmençon, a rebondi sur des chiffres qui ne lui ont pas échappé. « La Région a voté 105 millions d’euros. Or, à RFF, vous parlez de 122 millions d’euros. Ces 17 millions de différence nous seraient bien utiles pour la déviation Asasp--Gurmençon », a-t-il suggéré. « Ces 122 millions sont calculés par RFF dans une hypothèse large de passages à niveau à refaire dans le cadre de la circulaire Bussereau. C’est en calculant au plus près de ceux qu’il faudra vraiment retoucher que nous sommes arrivés à 105 millions d’euros », a expliqué Frédéric Tobler.

Sans doute rassuré par la courtoisie qui a régné pendant toute la réunion, un autre riverain a dit qu’il était très content que la ligne rouvre. « Et pour le bus entre Oloron et Bedous, il y a 56 voyageurs par jour et 120 en été », a-t-il précisé à Georges Manaut.

« Nous reviendrons à la fin de l’été ou au début de l’automne pour rendre compte de l’avancement du projet », a conclu Pascal Petel qui a repris son bâton de pèlerin pour les deux autres réunions programmées dans un premier temps.

 

 

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