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* * * Ce mois de juin * * *

 

Archéologie du Canfranc…

Nous avons retrouvé un survivant de la construction du Canfranc : c’est un locotracteur électrique à voie métrique !

Il a été construit à Bayonne en 1911 par les établissements Guillermé. C’est dans le tunnel du Somport qu’il aurait été utilisé. Une fois cet ouvrage achevé en 1915, il a été acquis par les ardoisières de Bel-Air à Combrée (dans le Maine-et-Loire, à l’ouest de Segré) où il a travaillé de 1923 à 1980 environ. Il a fini sa carrière aux ardoisières de Trélazé, près d’Angers (Maine-et-Loire).

 

Le prunier en fleur

Le locotracteur dans son ardoisière après un siècle de service…

[photo AAPA, 2013]

 

Aujourd’hui, il se trouve sur le site de Saint-Jean-de-Linières, près d’Angers également, où se trouvent les ateliers de l’Association ferroviaire des Amis du Petit Anjou (AAPA).

 

Aragon et Aquitaine

Le locotracteur transporté dans l’écomusée de l’AAPA, près d’Angers.

[photo AAPA, 2013]

 

Comme on peut le constater, il a été débarrassé des protection latérales, sans pouvoir dire si elles étaient d’origine. Il a aussi été débarrassé de l’ossature, a priori d’origine, qui supportait la perche de captage.

Ce locotracteur appartient à monsieur Alain Laurent, premier vice-président de l’AAPA.

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François Rebillard

 

l’apologie du vraiment durable…

Aragon et Aquitaine

Ici, à Urdos, on distingue le fil qui fournissait le courant au vénérable engin.

De l’intérêt de l’archéologie
du Canfranc

Pour celui qui est résolument tourné vers l’avenir, en particulier pour le devenir de la ligne Goya, peut-être sera-t-on plutôt attentif aux progrès de l’actualité, et ce serait même logique, comme c’est souvent le cas sur ce site. Cependant, il est parfois utile de prendre conscience du cheminement profond de la pensée, c’est d’ailleurs ce que font les historiens, en particulier Régine Péhau-Gerbet qui prépare un ouvrage sur la construction du Canfranc.

Pourquoi tient-on tellement à cette ligne dans laquelle on n’a peut-être pas spécialement d’intérêt immédiat pour soi-même ? Oui, c’est étrange, pourquoi ? Il ne faut pas chercher les réponses dans la réalité économique et environnementale de la vallée d’Aspe, car il est absolument certain que les causes profondes sont ailleurs, et on pourrait plutôt le prouver par l’intérêt manifesté partout pour l’archéologie ferroviaire. Ainsi, la relique centenaire du locotracteur du Canfranc est actuellement pieusement déposée dans un de ces centres de mémoire qu’est l’association ferroviaire des Amis du Petit Anjou. Également, nous citons souvent ici celle du Chemin de Fer de la Baie de Somme. Ce sont quelques associations qu’on peut trouver parmi tant d’autres à travers le monde.

Pourquoi cet engouement ?

Chacun pourra se faire une idée, mais certainement que se trouve là un esprit fédérateur pour tout ce qui touche aux liens qui relient les hommes, celui-ci né de la mémoire de l’immense espoir qu’a fait naître le rail au 19e siècle, dès les premiers cahotements de The Rocket, la machine de George Stevenson empruntant la première voie reliant Liverpool à Manchester. Des vagues d’espoir similaires ont soulevé de grands enthousiasmes pour l’histoire de la marine, de l’aviation et de tout ce qui peut relier les hommes, de toutes les façons, jusqu’aux collections de timbres-poste. Pour le chemin de fer, c’est caractéristique et très profond, en témoignent tous les « ferrovipathes », les acharnés des trains miniatures, ceux de la restauration du matériel roulant, les bénévoles de la conservation des lignes…

Et pourquoi la ligne du Canfranc se nommerait-elle la ligne Goya, si Francisco Goya n’avait pas établi un lien virtuel entre Saragosse et Bordeaux, bien avant que le chemin de fer existât, et que ce lien est aujourd’hui compris comme un lien de paix ?

Et comme pour la ligne Goya on conjugue aussi l’intérêt économique futur, l’intérêt environnemental et paysager évidents, au lien fraternel que l’on souhaite renouer avec nos voisins espagnols ; on obtient alors « le CRÉLOC », ce  comité duquel nous n’avons pas encore bien analysé pourquoi il durait si longtemps sans encore paraître une relique… c’est peut-être une question à laquelle l’archéologie répondra…

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Christian Lamaison

 

… et nous motivera pour adhérer :