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* * * Les accidents du maïs * * *
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Le camion s’est renversé le 24 août en fin de matinée
dans la montée Urdos--Somport. (photo Martine Lacout-Loustalet).
Dans cette vallée, nous allons pouvoir acquérir une bonne maîtrise en accidentologie céréalière, « milhoquèra » pour être plus précis, car c’est ici du maïs qui verse dans le gave. Au début, il y avait même un côté merveilleux à voir tout cet or répandu. Il suffisait de balayer avant que les oiseaux ne s’en repaissent. Mais cette fois, on ne rit plus, un chauffeur est gravement blessé et des soupçons de toxicité pèsent sur le grain doré.
D’ailleurs, comme on le verra plus loin, les autorités régionales marquent leur profonde inquiétude de constater que les avertissements à propos de la sécurité ne sont pas encore entendus au plan national.
La relation du Sud Ouest
15 tonnes de maïs
déversées dans le gave
Un camion d’une entreprise de Saragosse, transportant 25,6 tonnes de maïs, a échappé au contrôle de son chauffeur, hier vers 11 heures, dans la montée Urdos-Somport au lieudit Pène d’Aret, en vallée d’Aspe.
Emportés par leur lourde cargaison, tracteur et remorque se sont couchés sur la route, arrachant le mur du parapet sur une dizaine de mètres, à 35 mètres au-dessus du ravin.
Le chauffeur était seul à bord au moment de l’accident. Il a été extrait de sa cabine avec l’aide de routiers de passage. Blessé au bassin et souffrant des membres inférieurs, il a été évacué par l’hélicoptère Dragon 64 de la Sécurité civile vers l’hôpital d’Oloron-Sainte-Marie. Une grue de levage dépêchée par l’entreprise Ayala a procédé à l’évacuation du semi-remorque en milieu d’après-midi.
Suspicion de pollution
Une partie de la cargaison de maïs, — près de 15 tonnes — s’est déversée dans les eaux du gave d’Aspe en contrebas. L’enquête devra déterminer les circonstances exactes de l’accident. Et dans le cadre d’une suspicion de pollution, une fiche de sécurité sera demandée à la coopérative Maïsadour pour savoir si le maïs déversé dans le gave a été traité par pesticides ou est de nature biologique.
Par ailleurs, dans les prochains jours, les pompiers interviendront pour aspirer le maïs avant le lessivage par la pluie.
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Auteur : M. L.-L. (Sud Ouest du 25 août 2009)
(Photo Jonathan Diaz)
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Note de l’opérateur. — Attendez-vous à ce que le lobby routier mette en avant l’erreur humaine, la défaillance mécanique. Que sais-je ? Pourquoi pas les déplorables conditions atmosphériques ? Ou alors qu’on argue de l’innocuité du maïs pour l'environnement… Si on ne rabâche pas l'espagnolitude des transports lorsque c'est possible. Le lendemain même, sur la même route, deux camions se sont croisés de justesse, l'arrière de l'un a raclé le parapet et projeté des débris sur une voiture. Heureusement, les dégâts ne sont que matériels et superficiels.
La réaction d’Alain Rousset,
président de la Région Aquitaine
« Combien d’autres accidents pour comprendre que la réouverture de la ligne Pau--Canfranc est plus que jamais prioritaire ? »
La vallée d’Aspe a une fois de plus été le théâtre d’un accident qui aurait pu se révéler dramatique : la cargaison d’un poids-lourd espagnol transportant 15 tonnes de maïs est tombée dans le Gave d’Aspe.
Alain Rousset, président du Conseil régional d’Aquitaine, rappelle à cette occasion ses demandes répétées et son engagement, aux côtés de Jean-Louis Carrère, premier vice-président chargé des transports, des infrastructures et de l’intermodalité, en faveur d’une part de l’accélération de la réalisation d’aménagements de sécurité sur la RN 134 et de l’interdiction du transport de matières dangereuses, et d’autre part de la réouverture de la ligne ferroviaire Pau--Canfranc.
La Région a obtenu que soit modernisée la voie ferroviaire entre Oloron et Bedous afin de permettre la réouverture de cette section en 2010, première étape de la réouverture de l’ensemble de la ligne.
Le Conseil régional d’Aquitaine a accepté de financer seul ce chantier d’un montant de 30 millions d’euros. Cet investissement s’ajoute aux 35 millions d’euros qui seront consacrés à la régénération de la ligne Pau--Oloron dans le cadre du Contrat de Projet 2007-2013 (Participation régionale : 13,125 millions d’euros).
En outre, la pertinence de l’engagement de longue date de la Région Aquitaine en faveur du report modal du transport de marchandises du mode routier vers le mode ferroviaire a été confirmée par les réflexions issues du Grenelle de l’Environnement.
Alain Rousset souhaite que l’État s’implique dans ces dossiers essentiels à la sécurité et l’intégrité environnementale de la vallée d’Aspe, de ses habitants, et au-delà, des conducteurs de poids-lourds et autres usagers de la route.
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Maintenant souvenez-vous,
il y a 2 mois seulement :
Le camion chargé de 25 tonnes de maïs
s’est couché sur le flanc à hauteur du rond-point sud
de la déviation du vallon de Bedous.
(photo M. L.-L.).
Nous avons une bonne collection de nouveautés en guise de déversements de matières sur la route ou dans le gave. Pourtant, la plate-forme ferroviaire PLAZA de Saragosse est prévue pour recevoir tous les trains de maïs* qu’on voudra bien lui envoyer, ces fameux trains que l’on voit se rendre au port de Bayonne et qu’on finit par ne plus remarquer.
La relation du Sud Ouest
Hier, vers 13 heures, un poids lourd de la compagnie Transportes Jesus Mora Lopez & fils, conduit par Vicente Barcelona Oriol, contenant 25 tonnes de maïs qu’il transportait de Saint-Armou en direction de Saragosse, a mal négocié le virage du rond-point sud de la déviation du vallon de Bedous.
C’est après avoir mordu le terre-plein central que le camion a été emporté par le ballant de sa remorque et s’est déversé sur le côté. Le chauffeur — qui connaissait pourtant ce trajet, pour lui quotidien — est sorti indemne de la cabine.
À quelques jours de l’inauguration de ce contournement des villages du vallon de Bedous, les membres du Comité des habitants pour la vie en vallée d’Aspe ont réagi dans un communiqué. « Cette déviation est une bouffée d’oxygène pour Bedous, c’est un camion de CO2 pour la vallée : l’ouverture de la déviation sera au service des camions », estime Bernard Leclercq. « C’est un camion qui tombe à pic », note pour sa part Jean-Rémy Treyture. Et d’ajouter : « Avant qu’il y ait la déviation, il n’y a jamais eu d’accident à cet endroit. Il y en aura d’autres, et avec des morts, hélas ! »
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Auteur : M. L.-L. (Sud Ouest du 26 juin 2009)
Communiqué de presse du CRÉLOC
Après l’accident de camion en vallée d’Aspe, en date du 24 août,
le CRÉLOC communique :
Le « camion espagnol » barbotant dans les eaux du Gave d’Aspe ou vomissant sa cargaison renversée de maïs en travers de la RN 134, fait désormais partie des paysages de la vallée d’Aspe. Ce type d’accident devient une inquiétante habitude. Une fois de plus la vitesse excessive du véhicule est mise en avant, rejetant la responsabilité du sinistre sur l’infortuné conducteur, alors que c’est la logique « tout-goudron-tout-camion » qui est en cause.
Le CRÉLOC dénonce, comme lors de chacun des sinistres, ce type d’accident devenu routinier, à tel point qu’il est dorénavant intégré à la vie économique de la vallée d’Aspe. Qu’adviendra-t-il le jour où une citerne de produit corrosif se déversera dans le gave, à moins qu’elle n’explose lors d’une traversée de village, à la suite d’un carambolage ? Un Seveso aspois peut survenir chaque jour ouvrable !
Le CRÉLOC réclame avec insistance la réouverture du chemin de fer transpyrénéen jusqu’à Canfranc, seule solution pour reporter sur le rail les trafics qui passent actuellement par la RN 134. Certes une avancée importante est actée, avec la remise en service du tronçon Oloron--Bedous, début 2011. Mais rien n’est encore décidé pour la trentaine de kilomètres restant à réhabiliter, en haute vallée, entre Bedous et Canfranc. Les Espagnols aussi bien à Madrid qu’à Saragosse y sont favorables, la Région Aquitaine aussi. Monsieur le président de la République et ses ministres attendent-ils qu’il y ait mort d’homme pour prendre la décision de rouvrir le Canfranc ?
Alain Cazenave-Piarrot
président du CRÉLOC
Note de l’opérateur. — Dans le film Ode à la Voie (voir la Une), on voit un enfant qui se souvient que, de tout le maïs répandu, il pensait voir couler de l’or dans le gave en 1970. Ce sont des images qui marquent un homme à vie.
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