Le Canfranc montre son nez…
Le jeudi 17 février 2011, a eu lieu l’inauguration
officielle de la voie ferrée régénérée entre Pau et Oloron.
Après sept mois de travaux, depuis le 24 janvier
dernier, les trains roulent à nouveau sur la ligne du TER Béarn.
C’est le 17 février que les co-financeurs de ce renouvellement de
la voie et du ballast (RVB) de 35 M€, ont inauguré ce tronçon
de la ligne Pau--Canfranc remis à neuf, en inaugurant un train tout
neuf portant désormais le nom de Canfranc. La ligne jusqu’à
Saragosse se nommant, rappelons-le, « Goya » en l’honneur
du peintre Francisco Goya, né vers Saragosse et mort à Bordeaux.
Nous nous exprimerons surtout en images, et avec
un film.
En gare d’Oloron-Sainte-Marie

Le fameux train est déjà là
Il s’agit d’un X 73500, exactement le X spécifique 73773,
autorail monocaisse, cousin des baleines bleues d’Alstom DDF
décoré pour les TER Aquitaine. [ph. François
Rebillard]

Le nez du train
L’autorail est couplable en UM,
jusqu’à trois éléments,
et prendrait alors le nom de « train saucisse » ; le vide qu’on aperçoit devant
correspond à une zone d’absorption de choc, comme sur les TGV. [ph.
François Rebillard]

La cabine du côté Bedous et Canfranc
Le train est équipé selon les dernières avancées dans les versions
propres à ses régions,
comme pour l’Allemagne ou la Suisse, de plus il dispose d’une signalétique
intérieure
et un confort exceptionnel pour les passagers. [ph.
Fanny Guermonprez]

Il mérite une certaine attention
L’attention est aussi suscitée par la présence des officiels. [ph.
Fanny Guermonprez]

Les officiels sont là
Il s’agit de Marcelino Iglesias, devant à gauche, puis
de Bernard Uthurry, d’Alain Rousset, de Pierre Boutier
et de Fernando Sanchez.
Voir leurs
qualités respectives ici. [ph. François
Rebillard]

Une poignée de mains… de fer
Le directeur régional de la SNCF Aquitaine-Poitou-Charentes serre la
main
du maire d’Oloron et conseiller régional. [ph.
François Rebillard]

Symbolique et plus que parlant
Ce train porte le nom de Canfranc, bien qu’il se trouve ici à 60
km
mais le visuel du TER l’Aquitaine indique « Voir plus loin » et
comme c’est parti, la rame suivante se nommera sans doute « Saragosse »,
si ce n’est « Zaragoza » si elle est en cofinancement. [ph.
François Rebillard]
DE SUD OUEST
:
« Que les promesses
ne s’envolent pas »
Les associations qui militent pour la réouverture
de la ligne ont salué le baptême du train « Canfranc »
et attendent désormais des actes.
Alain Cazenave-Piarrot, président du Comité
pour la réouverture de la ligne Oloron--Canfranc (Créloc) a
alpagué le président Rousset à sa descente du train. Il lui
a offert un morceau de rail, taillé en forme de presse-papiers
« pour que les papiers ne s’envolent pas et les promesses
non plus. »
Dans un communiqué, le Créloc s’est « réjoui
qu’un autorail soit baptisé Canfranc, qui plus est en gare
d’Oloron-Sainte-Marie » après la rénovation de la ligne
entre Pau et Oloron. « Nous apprécions l’action ainsi
engagée, mais ce que nous voulons, c’est le train jusqu’à Bedous
en 2013, comme promis, et surtout jusqu’à Canfranc en suivant.
C’est possible ! Le chiffrage est fixé : 280 millions
d’euros, sans électrification pour les 93 kilomètres de ligne
entre Pau et Canfranc. » Au-delà, la partie Huesca--Canfranc,
en Espagne, coûterait 200 millions. « L’Espagne s’acquittera
de sa partie », assurait hier l’alcalde de Canfranc.
Le rail ou la route ?
De son côté, la Sépanso Béarn (Société pour
l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le
Sud-Ouest) salue « un train appelé désir depuis quarante
et un ans ! ». Mais, comme le Créloc, elle déplore
que « des élus persistent dans l’erreur de relancer la
solution du tout-camion : la liaison routière Pau--Oloron ».
Les deux associations mettent face à face le coût de la réouverture
de la ligne à celui de la nouvelle route, « au bas mot,
285 millions d’euros ». S. L. |

Alain Cazenave-Piarrot, président du CRÉLOC,
montrant le presse-papier mémoriel, en véritable acier ferroviaire
très tenace.
[ph. François Rebillard] |

Symbolique aussi
Le 27 mars, ce vieux rail sera vissé au-delà d’Oloron depuis 41 ans,
il y est aujourd’hui livré à la nature sauvage,
avec sa nature propre de rail « à double champignon »
comme dirait le photographe. [ph.
François Rebillard]

On ne peut s’empêcher de montrer
la nouvelle photo :
Le même autorail part vers Pau en franchissement de l’élégant pont
enjambant le gave d’Oloron. [ph. François
Rebillard]
Cette photo est particulièrement émouvante
pour les anciens du CRELOC,
c’est en effet au siècle dernier que
le visuel du comité a été conçu comme
on le voit ci-dessous
(ce qui n’empêche pas de cliquer).
